Le parcours des étudiants avant leur arrivée au postsecondaire aura un impact majeur sur leur expérience comme étudiants entre les murs d’un établissement d’enseignement supérieur. Les facteurs déterminants sur la réussite éducative des étudiants se présentent selon 6 aspects distincts :
- Démographie (origine ethnique, sexe, statut socioéconomique, etc.) : De façon générale, la littérature confirme que les femmes réussissent généralement mieux que les hommes. De même, il existe des différences notables dans la réussite des étudiants en fonction de leur origine ethnique (différences souvent liées au statut socioéconomique, aux attentes des parents ou à l’expérience familiale). Sur le plan du statut socioéconomique, il semble que plus l’étudiant est d’une famille aisée, plus il aurait de chance de tirer profit d’autres facteurs de réussite tels le soutien familial, des aspirations élevées, préparation scolaire rigoureuse. En fait, Astin (1993) affirme qu’à compétence égale, le statut socioéconomique demeure le meilleur prédicteur pour l’obtention d’un grade.
- Motivation à apprendre : L’effort des étudiants dans leurs études et le temps d’étude semblent être des indicateurs importants de la persévérance scolaire.
- Appui de la famille et des pairs : L’expérience et le niveau d’éducation de la famille ont un impact majeur sur la réussite au postsecondaire. Les étudiants de première génération (2) sont particulièrement vulnérables. Certaines études parlent même d’un taux d’inscription au postsecondaire d’à peine 45 % pour les enfants de familles dont les parents n’ont pas terminé leurs études secondaires alors qu’il est de 85 % pour les enfants de familles dont les parents ont une formation universitaire (Choy, 1999). Dans le même sens, les enfants de parents ayant une formation universitaire de premier cycle ont 5 fois plus de chance qu’un étudiant de première génération d’obtenir un diplôme de premier cycle universitaire. Ajoutons à ce portrait que les étudiants de première génération ont généralement de moins bonnes habilités de gestion de temps, moins de soutien familial et moins d’expérience dans le fonctionnement d’instances bureaucratiques. De même, l’appui de la famille et des pairs de même que leurs aspirations scolaires auraient une influence sur l’inscription des étudiants et leur persévérance. À noter enfin que les attentes et espoirs des enseignants du secondaire pourraient avoir un effet négatif sur les aspirations de leurs étudiants.
- Aptitudes et préparation aux études postsecondaires : Un grand nombre de futurs étudiants demeurent confus quant aux attentes des études postsecondaires, quant à leur fonctionnement et à leurs exigences (Venezia, Kirst et Antonio, 2003). L’existence de programmes de préparation aux études postsecondaires semble avoir un impact positif sur l’inscription et la réussite des étudiants. Sur ce plan, certains programmes s’adressant aussi aux parents ont permis de réunir parents, enseignants, enfants et conseillers dans l’espoir de les familiariser avec le monde de l’éducation postsecondaire (Chrispelles et Rivero, 2001).
- Préparation scolaire : La qualité et l’intensité de l’expérience scolaire ont un impact important sur la réussite au postsecondaire. Une étude de 2002 aux É.-U. conclut que les résultats scolaires expliquent une variance de 25 % à 33 % dans les résultats de la première année au postsecondaire (Pike et Saupe, 2002).
- Choix dans l’inscription : Le type d’inscription aux études postsecondaires semble affecter la persévérance et la diplomation des étudiants. Sur ce plan, les patrons d’inscription suivants auraient des incidences négatives : Ne pas avoir les prérequis; Ne pas être entré directement du secondaire et être inscrit à temps partiel. Sur ce plan, notons que le fait de changer d’établissement d’enseignement à une reprise est lié positivement à la réussite ce qui n’est pas le cas du « swirling » (le fait de changer plusieurs fois d’établissement). En fait, le « swirling » aurait un effet négatif sur l’engagement.